Comment sécuriser ses créances ?

Le contexte économique actuel ne met aucune entreprise à l’abri des problèmes liés aux impayés. La mise en place d’une stratégie efficace destinée à sécuriser les créances devient ainsi un défi majeur. Malgré une bonne connaissance des clients, se prémunir contre les défaillances inattendues ou dues à d’éventuelles négligences est essentiel pour assurer le développement et la pérennité des activités d’un établissement commercial.

Privilégier les clients au bon profil

Il est vrai que ce sont les clients qui font vivre une entreprise. Cependant, il est inutile de négocier avec de mauvais clients puisque les pertes seront plus importantes que les gains. Procéder à l’analyse de la solvabilité de chaque client en amont de la conclusion d’un contrat de vente demeure ainsi une étape cruciale pour sécuriser les créances. L’étude de toutes les informations qui peuvent être collectées concernant la situation juridique, la réputation, la situation financière, le potentiel de développement du client par rapport à son marché et toute autre information utile à une meilleure connaissance de son profil ne doit être négligée. Ainsi, l’entreprise pourra anticiper les risques et déployer une stratégie efficace pour protéger ses créances.

Proposer des conditions de vente et de règlement adaptées

La sécurisation des créances doit dicter les termes utilisés au moment où l’entreprise établit ses conditions générales de vente. Ce document sert de cadre pour éviter les abus et imposer aux sociétés clientes les exigences du fournisseur en matière de vente et de règlement des créances. Le choix des clauses à intégrer dans ce document devrait ainsi être fait avec minutie et les termes de chaque clause nécessitent une formulation claire et sans ambiguïté. Il est judicieux de demander un acompte au moment de la commande, de mentionner avec précision les délais de paiement ainsi que les pénalités en cas de retard. C’est dans les cgv également que devraient figurer les frais relatifs au recouvrement et les différentes indemnités en cas de non-paiement ou de non-respect des obligations de chaque partie. Il existe un certain nombre de clauses qui peuvent y être incluses afin de mieux protéger les transactions et les créances. Il s’agit par exemple de la clause de déchéance à terme, de la clause résolutoire ou de la clause de suspension des livraisons en cas de non-paiement des factures précédentes. Selon le profil de chaque client, ces conditions peuvent être adaptées en vue de réduire les risques d’impayés et de proposer des conditions plus cohérentes avec la capacité financière de chaque acheteur. Il est ainsi possible de définir une limite de crédit pour permettre aux clients de bénéficier de conditions flexibles tout en limitant les risques d’impayés.

Instaurer des outils de sécurisation efficaces

L’entreprise peut aussi recourir à d’autres moyens pour garantir le paiement de ses créances. C’est le cas de l’assurance-crédit qui offre la possibilité de bénéficier d’une indemnité définie selon les clauses du contrat en cas de créance impayée. En contrepartie, l’établissement est soumis à l’obligation de verser des cotisations auprès de son assurance. L’affacturage constitue également un outil de sécurisation courant. Il consiste à céder les créances à un établissement spécialisé qui va prendre en charge le recouvrement si besoin. De ce fait, l’entreprise fournisseur pourra obtenir un financement immédiat de ses factures. Une rémunération sera allouée en échange de ce service. Il existe d’autres solutions spécifiques qui peuvent aider dans la sécurisation des créances. Selon le profil du client et les risques estimés, il est possible de procéder au paiement à la commande, à la délégation de paiement, c’est-à-dire que le règlement sera effectué directement par le client de l’acheteur, à la garantie maison mère si la société cliente est une filiale, ou à des pratiques classiques qui ont déjà fait leurs preuves comme le crédit documentaire.