La notation crédit, un outil d'évaluation du risque

La crise sanitaire liée à la pandémie bouleverse le monde des affaires en y créant une situation d’instabilité imprévisible. Cette soudaineté fait partie de la particularité de cette crise, ainsi une entreprise ayant une forte notoriété dans son secteur peut subir une défaillance et se trouver en difficulté financière du jour au lendemain. Face à cette situation, la prudence est de mise, il appartient à l’entreprise de mettre à jour ses outils et procédures dédiées à la gestion du risque client. Parmi les outils d’évaluation du risque, la notation crédit apporte des informations pertinentes pouvant aider le crédit manager ou la direction à prendre les bonnes décisions.

Notation crédit, les paramètres à prendre en compte

La notation crédit ou scoring crédit contient différents indicateurs permettant d’évaluer sous forme de notes échelonnées la force des actifs financiers d’une entreprise. Pour y arriver, il est essentiel de récolter les informations légales, financières et comportementales du prospect ou d’un client déjà existant. Parmi les informations à obtenir doivent figurer la forme juridique, l’âge et l’évolution du CA de l’entreprise. L’ancienneté, l’évolution des commandes et le comportement de règlement des factures par le client nécessitent aussi d’être analysés. À cela s’ajoutent d’autres données financières comme la trésorerie, le niveau d’endettement et les fonds de roulement.

Afin de pouvoir prendre les décisions commerciales adéquates et adopter une stratégie de gestion de risque efficace, le crédit manager doit être en mesure d’analyser objectivement l’ensemble de ces informations. Pour ne pas l’induire en erreur, ces données ont besoin d’être régulièrement mises à jour. Il est aussi essentiel d’assurer une bonne circulation de ces informations au sein de votre entreprise. Il importe que l’analyse ne soit pas figée, mais évolutive et adaptée au contexte du marché.

Selon la méthode utilisée, la notation peut se faire par ordre alphabétique ou numérique. Si elle est classée par ordre alphabétique, la lettre A est attribuée à l’entreprise représentant un risque très faible et ainsi de suite. Pour l’ordre numérique, le chiffre 1 est destiné à une entreprise présentant un très faible risque et le chiffre 5 pour une société proche de la faillite. À chacune de ces notations, il convient d’associer une stratégie spécifique destinée à se prémunir contre les impayés.

Notation crédit selon les types de relation commerciale

S’il s’agit d’une nouvelle relation commerciale destinée à développer le CA d’une entreprise, la notation crédit peut se baser sur les informations légales se rapportant au client. Pour évaluer sa capacité financière, son appartenance ou non à un groupe peut s’avérer un facteur déterminant. Son historique de développement au cours de son existence, son envergure et son bilan permettent également d’évaluer sa capacité à honorer ses engagements financiers.

La notation crédit n’est pas seulement destinée aux nouveaux prospects. Comme il s’agit d’une appréciation évolutive, un contrôle de la capacité financière du client existant n’est pas non plus à exclure. Gage de sécurité, une information client régulièrement mise à jour vous évitera les déconvenues liées aux impayés. Pour ce type de relation, vous avez besoin des informations sur le bilan, l’évolution du CA, la rentabilité d’exploitation, les fonds propres par rapport au bilan et le niveau d’endettement par rapport aux fonds propres. Le rapport entre les différentes charges financières et le chiffre d’affaires est aussi un indicateur à prendre en compte.

Que ce soit pour une future relation commerciale ou pour un client existant, l’approche commerciale doit être adaptée en fonction de la notation crédit obtenue. Un client ayant une bonne notation présente ainsi moins de risque d’impayé et bénéficiera des conditions de paiements plus avantageuses. Inversement, une mauvaise notation nécessite une mise à jour systématique des informations ainsi qu’un délai de paiement plus court, voire une mise en place de garantie de paiement plus solide.