Covid 19 et recouvrement
La crise sanitaire liée au Covid 19 est à l’origine d’une crise financière sans précédent. Confronté à la pandémie, des pans entiers de l’économie ont été mis sous cloche. Les différentes mesures de l’Etat ont permis d’éviter dans un premier temps les conséquences désastreuses de la défaillance du système économique pendant cette période de crise. Face à cette main tendue, des entreprises ont pu réaliser un rebond puissant après ce soudain effondrement économique. La majorité doit, quant à elle, faire face à une lente reprise et traverser une période de difficulté financière avant de pouvoir se relever. Cette situation difficile constitue un nouveau paramètre à prendre en compte pour mieux réussir le recouvrement en ces temps d’incertitude.
Un contexte économique plombé par la crise sanitaire
Le choc provenant de la chute brutale de l’économie liée à la pandémie s’avère difficile à absorber surtout pour les TPE et PME. Beaucoup d’entreprises se trouvent dans l’attente d’un niveau d’activité similaire à celui d’avant la crise pour pouvoir se relever. Si elle perdure, cette situation s’avère intenable, car au poids financier des mois de confinement doivent encore s’ajouter les baisses de CA pendant les premiers mois d’ouverture. Un maintien du niveau de la trésorerie pendant la pandémie peut ainsi subir un effet de décalage.
Les conséquences de la crise sanitaire peuvent apparaître un peu plus tard avec la baisse des encaissements liée à la diminution des CA. Le problème survient lorsque les charges de l’entreprise se maintiennent à leur niveau habituel alors que le manque de trésorerie se fait de plus en plus sentir. Le scénario de stabilité financière fin 2020 n’est qu’apparence car plusieurs entreprises doivent leur survie à la perfusion de l’Etat sous forme de PGE. Un basculement risque d’apparaître progressivement surtout lorsqu’arrive le temps de rembourser ces prêts.
Une nette augmentation des impayés
L’arrêt d’activités lié à l’état d’urgence sanitaire et le recours au télétravail affectent principalement les TPE et PME, plus fragiles financièrement. Face à l’incertitude de reprise d’activité, certaines entreprises préfèrent opter pour le gel de leurs dettes au grand dam de leurs créanciers. Les statistiques obtenues fin septembre 2020 montrent clairement cette tendance avec notamment une augmentation du délai de retard à 14,5 jours. Un tel niveau de retard de payement n’a pas été atteint durant les trois précédentes années à la même période.
Aucun changement n’intervient dans le délai de règlement des factures même pendant la crise sanitaire. De ce fait, l’obligation du débiteur demeure inchangée en terme de délai imparti. Tout dépassement de cette échéance déclenche automatiquement le comptage des pénalités de retard. A titre de frais de recouvrement, vous avez aussi droit à une indemnité de 40 euros forfaitaire. Pour se faire payer pendant la période de crise, les mesures prises par les créanciers divergent. Certaines entreprises optent pour un échelonnement de paiement tandis que d’autres font appel à des sociétés spécialisées pour faire leur recouvrement.
Une nouvelle manière de gérer le risque clients
Les bonnes pratiques ne changent pas à savoir la mise en place d’une sécurisation optimale avant toute signature de contrat. Le délai imparti pour le paiement de la facture doit ainsi être mentionné clairement dans le contrat et les conditions générales de vente. Il en est de même pour les pénalités de retard et le calcul y afférant en cas de défaut de paiement. Sachez également que les bases de données récoltées avant la crise risquent fort de vous induire en erreur quant à la perception de l’état de santé financière de votre client. Les limites de crédit accordés ainsi que les modalités de paiement doivent être fixés en tenant compte d’une analyse plus réaliste et plus à jour de la situation économique actuelle de ce dernier.
La capacité du client à faire face à la crise peut être évaluée via son comportement de paiement et les informations obtenues lors des procédures de relance téléphonique. L’enquête garantie constitue également une source d’informations plus intéressante à exploiter. Obtenus auprès d’une société spécialisée, ces renseignements financiers contiennent des données détaillées sur la situation financière du client.