Qu’est-ce que le Credoc ?
Les transactions à l’international sont souvent soumises à de longs délais de livraison et à de nombreux aléas qui relèvent de l’imprévu. C’est pour répondre à ces incertitudes et offrir un moyen de paiement plus sécurisant au fournisseur ainsi que des conditions d’affaires plus rassurantes à l’acheteur que le Crédit documentaire ou Credoc a été créé. Cette garantie bancaire de haut niveau réduit les risques d’impayés et contraint les deux parties à honorer leurs obligations tout au long de l’opération. Le fournisseur, tout comme l’acheteur, y trouve donc son compte.
Comment fonctionne le Crédit documentaire ?
Dans le cadre du recours au crédit documentaire, 4 acteurs sont mobilisés. Il s’agit du vendeur ou bénéficiaire, de l’acheteur ou donneur d’ordre et de leur banque respective. Dans la pratique, l’usage du Credoc est convenu au préalable, d’un commun accord, et mentionné dans le contrat de vente. Il appartient à l’acheteur d’instruire sa banque, c’est-à-dire la banque émettrice, pour l’ouverture et l’émission du document, et ce, sans avoir besoin de consulter la banque du fournisseur qui devient la banque notificatrice ou confirmatrice selon le cas.
Avant les signatures, la banque émettrice s’occupera de vérifier la solvabilité de son client ainsi que la conformité, la clarté et l’exhaustivité de toutes les instructions formulées. Elle procède ensuite à l’ouverture et à l’envoi du Credoc chez la banque du fournisseur qui à son tour va vérifier l’authenticité et l’absence d’erreurs. Le fournisseur est informé par sa banque et contrôle si tous les termes correspondent à ce qui a été convenu. En cas de besoin, il peut demander la correction de certains éléments. Il pourra ensuite envoyer les marchandises selon les conditions établies avec l’acheteur. Après l’expédition, il remet tous les documents nécessaires à sa banque et c’est cette dernière qui va prendre en charge leur vérification et leur remise à la banque émettrice du crédit documentaire. Après vérification, cette dernière procède au paiement en déduisant les frais. L’acheteur peut ainsi récupérer ses biens en toute confiance.
Quels sont les avantages du Credoc ?
Le crédit documentaire offre une double protection puisqu’il répond à la fois aux craintes du vendeur d’être confronté à un problème d’impayé, mais aussi à celles de l’acheteur de vouloir se faire livrer des marchandises en tous points conformes à sa commande et dans le délai convenu. Les deux parties se voient donc obligées de respecter leurs engagements. De plus, du point de vue juridique, le Credoc n’est pas conditionné par le contrat de vente. Si jamais un litige survient entre l’importateur et l’exportateur, ce sont les clauses du crédit documentaire qui seront prises en compte au niveau du tribunal, ce qui renforce la sécurité de la transaction.
Quelles sont les précautions à prendre ?
La rigueur est de mise lors de l’établissement des différents documents mentionnés lors de l’émission du crédit documentaire. Aucune erreur n’est permise dans chaque processus de vente, du bon de commande au bon de livraison en passant par la facture et les autres pièces nécessaires à la vente. Tout doit être conforme aux clauses qui ont été validées par toutes les parties concernées par l’opération. Pour éviter toute déconvenue, il est conseillé de les valider auprès de sa propre banque ainsi que celle de l’acheteur. En effet, au moindre problème, la banque émettrice du Credoc peut se défaire de ses engagements à payer. De même, il est essentiel de s’assurer que tous les documents requis émanent du vendeur et ne dépendent pas de l’acheteur pour éviter les longues attentes en cas de mauvaise foi de ce dernier.
Il est également essentiel des deux côtés de bien vérifier la solvabilité de son partenaire commercial et des institutions financières engagées dans le processus. En effet, compte tenu du rôle crucial que vont jouer les banques du vendeur et de l’acheteur, il importe d’en assurer la fiabilité. Le choix du type de Credoc demeure aussi essentiel. L’idéal est de privilégier le crédit documentaire irrévocable et confirmé. Dans ce cas, la banque du vendeur n’est pas seulement notificatrice, mais s’engage aussi à payer l’exportateur à l’issue de la transaction. Cette option offre une meilleure garantie, même si son coût est plus élevé.