Piloter son BFR

Le pilotage du BFR relève d’un enjeu majeur dans le bon fonctionnement de toute entreprise. La capacité à trouver un équilibre permanent entre les encaissements et les décaissements constituent un réel défi auquel il faudra faire face en permanence pour éviter toute tension de trésorerie à l’origine de difficultés financières parfois difficiles à surmonter.

Un indicateur clé

Pourquoi être attentif au Besoin en Fonds de roulement ? La réponse est simple. Il s’agit d’un réel besoin qui nécessite d’être comblé. Autrement dit, c’est le besoin en cash entre le moment où l’entreprise encaisse ses créances et règle ses dettes auprès de ses fournisseurs. Si ce manque de financement est trop important ou se creuse davantage, il finira par exercer une pression sur la trésorerie au point de mettre un terme à ses activités. Le suivi du BFR va ainsi permettre de mesurer la performance de ses composantes, dont les dettes fournisseurs, les créances clients et la gestion des stocks. Il se base sur le rapport entre la diminution des créances client, la hausse des dettes fournisseurs et le délai de rotation des stocks. Le pilotage du BFR implique la nécessité de mener une réflexion sur les délais de paiement accordés aux clients, ceux accordés par les fournisseurs ainsi que les stocks minimums permanents nécessaires à l’activité de l’entreprise.

Les moyens pour optimiser le BFR

Le BFR est un indicateur volatile, car il dépend de l’activité de l’entreprise. Pendant les périodes de pic d’activités, il sera plus important et le risque de déficit budgétaire sera tout aussi proportionnel, notamment si le taux des factures impayées n’est pas réduit à son minimum. Pour un meilleur pilotage des besoins en fonds de roulement, il est possible de recourir à des financements de court terme permettant de fluidifier la trésorerie. Ces solutions d’ajustement peuvent consister à réduire les stocks, à raccourcir les délais de paiement des factures et à accélérer le recouvrement des impayés par les relances et les différents processus mis en place. Il est aussi courant de négocier un prolongement du délai de règlement des fournisseurs tout en respectant les délais légaux institués en la matière. Parfois, un découvert bancaire ou un affacturage peut constituer une solution salvatrice pour maintenir le bon fonctionnement des activités de l’entreprise par un gain de trésorerie.

Comment mener à bien le pilotage du BFR ?

Un bon pilotage du BFR ne résulte pas du hasard. Il demande un travail rigoureux d’observation et de suivi des différents éléments qui le composent. L’idéal est de procéder à une évaluation mensuelle des stocks, qu’il s’agisse des matières premières ou des produits finis ; des encours de production ; des créances clients et des dettes fournisseurs. Concernant les stocks par exemple, un bon contrôle de ce poste est judicieux pour éviter autant que possible le surstockage en accélérant la rotation des stocks. Attention cependant à ne pas tomber dans le piège du sous-stockage qui peut parfois générer des problèmes de rupture de stock, d’insatisfaction de la clientèle ou de désorganisation de la chaîne de production. De même, il peut être intéressant, si possible, de réduire les délais de production, et ainsi de livraison, pour augmenter les ressources financières de l’entreprise.

Il existe des outils permettant de faciliter l’analyse qualitative et quantitative de ces paramètres. Une fois que les données relatives à cette évaluation sont obtenues, il devient plus aisé de déterminer les meilleurs leviers permettant de maîtriser cet indicateur. Maintenir un bon équilibre financier au sein de l’entreprise passe ainsi inévitablement par un bon pilotage du BFR. Il ne s’agit pas seulement de trouver des solutions pertinentes comme réduire les impayés pour disposer d’une trésorerie importante, mais aussi d’optimiser le choix des investissements à prioriser de manière à ce que le manque de trésorerie ne vienne pas pénaliser la capacité opérationnelle de l’entreprise.