Crédit management : productivité oui, mais pas à tout prix !

L’existence même de toute entreprise est liée à la productivité, c’est pourquoi l’ensemble des stratégies mises en œuvre seront naturellement orientées vers l’optimisation de la production et la rationalisation des ressources. Poussée par une tendance économique mondiale dictée par la logique financière, cette recherche de plus-value risque parfois de créer un effet pervers sans une analyse quantitative, mais aussi qualitative des gains obtenus et des pertes qui peuvent en résulter. Par quel moyen trouver un juste équilibre qui sera à long terme bénéfique pour la productivité de l’entreprise ?

Entre gains de productivité et coûts cachés

La raison d’être d’une entreprise est de créer des profits en accroissant et en améliorant en permanence sa productivité. Pour augmenter ses revenus, il lui faut donc perfectionner ses moyens de production, mais surtout réduire ses coûts. Cette démarche constitue une barre de levier pour le développement des activités et pour la santé financière de l’établissement. Il faut cependant faire attention aux coûts cachés. En effet, la recherche absolue de gain de productivité peut parfois engendrer certains problèmes tels que la démotivation des employés à cause d’une forte pression ou d’une charge de travail excessive, une perte de qualité liée à la réduction des postes de dépense ou l’insatisfaction des clients.

Ces dysfonctionnements risquent dans un premier temps d’être occultés par l’amélioration en surface de la productivité, mais vont surgir tôt ou tard lorsque les impacts négatifs sur la vie de l’entreprise feront surface. Il serait ainsi plus judicieux pour toute entreprise désireuse d’améliorer sa productivité et d’obtenir des résultats pérennes de ne pas se focaliser sur une productivité quantitative basée sur le capital monétaire, les chiffres et les statistiques, mais de tenir compte également d’une productivité qualitative mettant en avant le capital humain.

La puissance d’une productivité qualitative

Contrairement à la recherche à tout prix de plus de production pour un même nombre d’heures de travail, ou la quête perpétuelle d’un prix toujours plus compétitif, la productivité qualitative est un concept qui mise davantage sur le talent et les compétences humaines. Il s’agit ainsi de viser une croissance économique plus constante fondée sur une gestion optimisée de toutes les ressources. L’idée est de pouvoir distancer les concurrents sans pour autant compromettre l’avenir de l’établissement. En investissant sur les compétences et les formations, il sera possible de mieux exploiter les nouvelles technologies et même de mettre en œuvre de nouveaux outils pour être plus efficace et compétitif sur un segment. Cette valorisation du capital humain s’éloigne donc d’une productivité chimérique qui semble florissante à première vue, mais qui se révèle ensuite à l’origine de nouvelles dépenses pouvant déboucher sur une faillite de l’entreprise.

Le crédit management : une force tranquille à promouvoir

Les chiffres d’affaires de l’entreprise proviennent principalement des clients. Une bonne relation avec les acheteurs, accompagnée d’une bonne gestion du crédit client et des impayés, est de ce fait nécessaire pour renforcer la productivité et en augmenter les rendements. Pour préserver la santé financière de l’entreprise, le crédit management permet de prévenir les risques d’impayés, de favoriser, voire accélérer les encaissements et gérer les factures sujettes aux litiges et les créances douteuses. Ce poste, pourtant stratégique, risque parfois d’être négligé par certaines sociétés désireuses de rationaliser les coûts au nom de la productivité.

En misant sur une croissance à la fois quantitative et qualitative, les entreprises, qu’elles soient petites, moyennes ou de grandes envergures pourront avoir une meilleure visibilité sur la valeur du travail produit. La productivité, du moins celle qui est constante et évolutive, passe inéluctablement par le renforcement des compétences, la rationalisation réfléchie des coûts, mais aussi le recouvrement des créances et une bonne gestion des crédits clients, car une défaillance au niveau de la trésorerie peut engendrer de lourdes difficultés financières menant à la cessation des activités.